Tous les chevaux conviennent-ils à tous les cavaliers ? Une réflexion sur les choix et la cohérence.
Le monde du cheval est riche en diversité, en expériences et en savoir-faire. Lorsque nous nous lançons dans l'aventure équine, nous nous trouvons confrontés à une question essentielle : quel cheval choisir pour quelle ambition et quel cavalier ? Tentons d’apporter des éléments de réponses à cette question épineuse.
1. Le choix du cheval : une question de cohérence
La première règle d'or est de faire preuve de cohérence. Si vous choisissez un cheval de trait, il est clair que vous ne viserez pas les compétitions de saut d'obstacles de haut niveau. Il est nécessaire de comprendre le potentiel et les limites de chaque race, chaque type, chaque cheval en tant qu'individu. Les choix doivent être en accord avec vos ambitions, mais aussi avec le bien-être et les capacités du cheval.
2. L'importance de l'investissement
Derrière chaque choix se cache un investissement, à la fois en temps et en finance. Je suis de celles qui pensent que tous les rêves sont réalisables si on veut s’en donner les moyens. Mais attention, ce n’est pas au cheval de payer le prix de votre rêve. Vous ne pouvez pas, sauf coup de chance, acheter un cheval à 2000 € et dire que vous allez évoluer avec lui jusqu’à faire de la 140 en CSO alors que vous-même n’avez aucune expérience. Vous risquez juste d’en demander trop à un cheval qui n’a pas les capacités physiques et mentales de tenir un tel niveau d’exigence. Faut-il renoncer à vos rêves fautes de moyens financiers ? Non, mais trouvez les moyens financiers de réaliser votre rêve par votre travail et votre persévérance. Un grand rêve demande le ou les chevaux adaptés mais aussi l’investissement de l’accompagnement qui va avec. On n’arrive pas à roland garros sans un bon entraîneur, à cheval vous avez besoin d’un entraîneur qui vous corresponde à vous et à votre cheval.
Autre exemple, un jeune cavalier, inexpérimenté, rêvant de former son propre cheval depuis le débourrage, peut être tenté par l'achat d'un jeune équidé. Mais il est crucial de comprendre que cela nécessite un accompagnement professionnel régulier. La mise en place de codes clairs, la désensibilisation, le travail à pied… autant d'étapes qui prennent du temps et exigent les conseils d'experts.
Michel Robert a souvent souligné l'importance de la patience et du respect des étapes dans la formation d'un cheval. Comme il le dit, "Un bon cavalier sait où il va, le grand cavalier sait quand il y arrive".
3. Le coût caché de la réforme
L'attrait des chevaux réformés, notamment ceux issus du monde des courses, est compréhensible. Souvent abordables financièrement, ils peuvent cependant cacher des défis. Réformer un cheval demande, une fois de plus, du temps, de la patience et un accompagnement professionnel pour éviter les risques.
4. Les dangers de notre société capitaliste sur le bien-être équin
Le cheval vit bien au-delà des préoccupations de notre société axée sur le profit. Les propriétaires d'équidés, même avec la meilleure des intentions, peuvent rapidement se retrouver débordés, faute de temps ou de moyens financiers. Nous travaillons beaucoup pour avoir les moyens de vivre notre passion, mais nous manquons de temps pour en profiter. Si nous travaillons moins, nous avons plus de temps mais moins les moyens. Faut-il se révolter contre ce système inégalitaire ? Bien sûr. Mais en attendant faisons en sorte que les chevaux n’en payent pas le prix. Pensez-y chaque fois que vous entrez dans un club et que vous trouvez que les cours sont trop chers. Les poneys et chevaux de ce club sont devenus un outil de travail qui se doit d’être rentable pour faire vivre les exploitants du club qui se privent souvent de vacances et de loisir pour votre passion. Donnez leurs au moins les moyens d’entretenir leur cavalerie de façon décente. La démocratisation du l’équitation a un prix que malheureusement les chevaux payent de leur personne.
Rodrigo Pessoa, grand cavalier international, rappelle souvent que le cheval ne connaît pas le prix de la coupe qu'il vient de remporter. Pour eux, ce qui compte, c'est une vie équilibrée, respectueuse et heureuse.
5. Mobiliser la communauté
Tout comme il est souvent dit qu'il faut tout un village pour élever un enfant, un cheval a aussi besoin d'une communauté. Que ce soit pour partager des connaissances, des ressources ou tout simplement de l'entraide, l'union fait la force. La créatrice d'équipédagogie d'Akita rappelle que "l'éducation d'un cheval est un travail de longue haleine, mais c'est aussi un travail collectif". Vous manquez de temps et/ou d’argent ? A plusieurs sur un cheval, c’est plus de soins, plus de câlins, plus d’éducation, plus de partage, plus de bonheur. L’éducation d’un cheval ne se trouve pas dans notre égo mais dans notre capacité à combler nos manquements et lacunes.
Ce débat est certes polémique, mais nécessaire. La cohérence dans nos choix, la prise en compte de nos capacités financières et temporelles, ainsi que le respect de l'animal sont autant de points essentiels à ne jamais négliger. Assumons nos choix, entourons-nous de la meilleure manière possible et cherchons toujours à créer le meilleur environnement pour nos chevaux, ces êtres magnifiques qui nous offrent tant.
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